Chers frères et Sœurs,

Chers frères et Sœurs,
Dans sa réunion du 09/02/09, le Conseil paroissial de Tamines Saint Martin et Bachères m’a demandé et mandaté afin de vous parler de deux points avant d’aborder la longue période qui nous conduit à Pâques. Il s’agit du Carême et du projet dénommé : « Notre école à Kamono », le village du père Alphonse.
1. Le Carême : Signification et but
Bientôt les fidèles catholiques vont entrer dans la période de Carême. D’aucuns se posent des questions (du reste légitimes) que voici : Pourquoi observons-nous le Carême et quel sens revêt cette pratique ?

La période de Carême débute avec le Mercredi des Cendres et comprend 40 jours. Cette période constitue dans son ensemble, un grand mémorial de la passion du Seigneur, en préparation à la Pâque de la Résurrection c’est-à-dire à la victoire du Bien sur le Mal. Pendant cette période, on s’abstient de chanter l’alléluia et l’on est invité à pratiquer des formes opportunes de jeûne pénitentiel. Le temps de Carême ne doit pas être abordé avec un esprit « vieux » comme s’il s’agissait d’un devoir pesant et fastidieux, mais avec l’esprit nouveau de celui qui a trouvé en Jésus et dans son mystère pascal le sens de la vie, et qui comprend que tout doit désormais se rapporter à Lui. C’était l’attitude de l’apôtre Paul, qui affirmait avoir tout laissé derrière lui pour pouvoir connaître le Christ, « éprouver la puissance de la résurrection et (…) communier aux souffrances de sa passion, en reproduisant (…) sa mort, dans l’espoir de parvenir (…) à ressusciter d’entre les morts » (Ph 3, 10, 11)
Durant ces quelques semaines de joyeuse pénitence, l’Eglise nous invite à laisser la Parole de Dieu toucher notre cœur tout en étant conscients que cette Parole est non seulement pour nous une « nouvelle dispensatrice de vie », mais que c’est aussi une parole libératrice pour tous les hommes.
La finalité de Carême est la réconciliation avec Dieu, le retour vers la demeure du Père, pour ceux qui s’en étaient éloignés mais aussi de parvenir à un partage substantiel avec les pauvres à l’instar des enfants de Kamono.
2. « Notre école à Kamono », le village du père Alphonse (R. D. Congo.)
Le projet « notre école à Kamono » est né dans la foulée de la réflexion sur le thème qui constitue le fil conducteur de notre action pastorale paroissiale à savoir : « partageons nos talents, enrichissons-nous de nos différences. » Saisissant la balle au bond de l’idée émise par le père Alphonse Nkadi, le Conseil paroissial a estimé dans ses échanges que notre paroisse pouvait s’impliquer dans ce projet. Ainsi, soutenir et parrainer ce projet est une façon d’arrondir nos angles, de voir loin : donner à notre solidarité une dimension transfrontalière tout en la rendant visible et concrète. Ce qui pourrait créer, à coup sûr et dans la durée, un lien bien fraternel avec une population autre que la nôtre.
► Projet proprement dit : De quoi s’agit-il ? Il s’agit de construire, en matériaux durables, une école primaire dont les bénéficiaires sont les filles et les garçons de Kamono et des villages environnants.
►Description du projet
Kamono est l’une des Communautés Ecclésiales Vivantes de la paroisse de Luiza, au Kasaï-Occidental (Rép. Dém. Congo.) Ce village se trouve à 22 Km de Luiza et à 220 km de Kananga, chef-lieu de la province. Sa population, essentiellement rurale, est à 90% analphabète et vit de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche.
Depuis quelques années, une école primaire a été construite dans ce village avec comme but de permettre aux enfants d’être scolarisés et de ne pas s’adonner aux travaux champêtres et à la pêche, travaux réservés généralement aux adultes.
Cette école, d’obédience catholique, reçoit tous les enfants mêmes ceux des villages voisins, sans discrimination et sans sélection.
Cependant, les parents qui vivent déjà dans une misère totale sont confrontés à plusieurs difficultés à savoir :
1) le manque des bâtiments durables : les deux bâtiments dont dispose l’école primaire sont en état piteux et posent trop de problèmes. Il suffit d’un petit vent et quelques gouttes d’eau de pluie pour que les autorités scolaires libèrent les enfants.
2) les bâtiments construits en pisés (les toits recouverts de paille et les murs en terre battue) restent toujours un danger permanent pour les enfants : en effet, la paille et la terre battue sont un lieu de prédilection pour les serpents, les scorpions, les cancrelats et autres insectes nuisibles ;
3) les bâtiments s’écroulent presque chaque année à cause soit de la pluie (huit mois de pluie) soit du feu de la saison sèche. Les parents sont, par conséquent, obligés de recommencer les constructions à chaque début de l’année scolaire.
4) le manque de soutien : l’Etat Congolais qui est lui-même confronté aux difficultés de trésorerie n’assiste pas les parents et ne s’occupent pas de l’encadrement des enfants de Kamono.
►« Notre école à Kamono » est une action qui vise à offrir aux enfants de Kamono et des villages environnants des conditions dignes, décentes de travail et un cadre adéquat de réflexion en finançant la construction d’une école en durable. Avec la construction de nouveaux bâtiments en matériaux durables, les enfants ne seront plus obligés de quitter l’école à la moindre pluie, ne vont plus être menacés par des serpents, des scorpions ou autres insectes nuisibles et les parents seront épargnés de refaire le même travail à chaque rentrée des enfants.
Déjà sensibilisés, les parents ont commencé à ramasser des moellons, du sable et à fabriquer les briques cuites. Ceci constitue leur contribution à la construction de cette école.
Le conseil paroissial fait appel à la générosité des hommes, des femmes et des enfants de bonne volonté afin de soutenir financièrement ce projet. Cette aide va servir à acheter des tôles ondulées, des planches, des clous, du ciment et des fers à béton. La première phase des travaux est évaluée à 4000,00 (quatre milles) Euros.
► De La gestion du projet : elle sera confiée au comité local des parents des élèves qui sera en contact avec le conseil paroissial pour l’informer régulièrement du déroulement et de l’évolution du projet.
Père Alphonse Nkadi
Curé.